En 2023, près de 31,5 millions de passagers ont embarqué sur un navire de croisière dans le monde, soit une hausse de plus de 6 % par rapport à 2019. Contrairement aux idées reçues, la tranche d’âge des 20-39 ans représente désormais la clientèle affichant la plus forte croissance, dépassant celle des retraités.Des offres flexibles, des itinéraires courts et la montée des croisières à thème transforment profondément le visage du marché. Les compagnies adaptent leurs services pour répondre à des attentes plus variées que jamais, bouleversant les codes établis du secteur.
Plan de l'article
- Qui sont les croisiéristes aujourd’hui ? Portrait d’une clientèle en pleine évolution
- Pourquoi les jeunes générations s’intéressent-elles de plus en plus aux croisières ?
- Des envies variées : quand l’offre de croisières s’adapte à tous les profils
- Partir en croisière : une expérience à envisager sous un nouveau jour
Qui sont les croisiéristes aujourd’hui ? Portrait d’une clientèle en pleine évolution
Oubliez le mythe du retraité en calot rayé, cocktail à la main. Le profil des clients de croisières n’a cessé d’évoluer. Sur les ponts des bateaux de croisière, la diversité saute aujourd’hui aux yeux. Bien sûr, le marché nord-américain domine toujours, mais l’Europe affirme de plus en plus son poids, la France en première ligne. Les voyageurs français, on les retrouve désormais en nombre parmi les millions de passagers recensés par la CLIA, porte-voix du secteur à l’international.
La barrière de l’âge a sauté. L’époque où la croisière rimait uniquement avec seniors n’est plus. Actifs, familles, jeunes avides de nouveauté : tous montent à bord. Sur un même navire se croisent cadres pressés, retraités épicuriens, amoureux de culture ou fins gourmets. Les ténors comme MSC, Costa, Carnival Corporation ou Royal Caribbean International orchestrent ce brassage, adaptant sans cesse leurs services pour répondre à cette mosaïque de voyageurs.
Pourquoi s’embarquer aujourd’hui ? D’abord pour un rapport qualité-prix que bien des hôteliers envient. Ensuite, pour multiplier les escales inédites, profiter du confort à bord, parfois même tester des activités inédites ailleurs. L’élan des plus jeunes stimule le marché européen, poussant les compagnies à sortir de leur zone de confort. Et, en toile de fond, le marché asiatique poursuit sa percée, transformant doucement l’équilibre mondial.
Pourquoi les jeunes générations s’intéressent-elles de plus en plus aux croisières ?
Les jeunes croisiéristes changent la donne, sans complexe. Le cliché du paquebot réservé aux cheveux gris fait désormais partie du passé : les 18-35 ans s’imposent sur le pont, déterminés à tracer leur propre expérience. Si la croisière semblait hier une formule figée, elle se réinvente aujourd’hui grâce à l’énergie de cette génération qui partage, capte, et inspire en un clic.
Pour séduire ce public, les compagnies misent sur des séjours condensés, des itinéraires thématiques, des ambiances sur-mesure. Le voyage entre amis ou collègues prend toute sa place, bien loin du traditionnel séjour en famille. Les nouveaux navires regorgent de bars au design soigné, de soirées animées, d’ateliers interactifs ou encore d’espaces de coworking high-tech. Sur certaines compagnies, DJ sets, concept stores et ateliers créatifs rythment la vie à bord, rien à voir avec l’ennui redouté des générations précédentes.
Côté français, le constat est identique : la jeune clientèle cherche à rentabiliser chaque escale, connecter, partager, et concilier aventure et détente. Les compagnies l’ont vite intégré à leur ADN. On multiplie les services digitaux, on met les animations à jour et l’on conçoit enfin une croisière qui raconte une histoire nouvelle à chaque traversée.
Des envies variées : quand l’offre de croisières s’adapte à tous les profils
Le secteur s’est adapté en profondeur face à la multiplicité des attentes. Aujourd’hui, plusieurs types de voyages coexistent, chacun avec ses codes. Voici quelques exemples qui illustrent comment le marché s’est segmenté :
- La croisière tout compris qui séduit ceux souhaitant contrôler leur budget de A à Z,
- La croisière de luxe, taillée pour les amateurs d’exception,
- La croisière économique, favorite des esprits pragmatiques.
Le rapport qualité-prix occupe une place centrale, surtout en France. MSC, Costa, Norwegian rivalisent donc de créativité : promotions express, cabines XXL, formules à tiroirs. Pour les familles, les compagnies dégainent clubs enfants, spectacles dédiés, programmes adaptés, la croisière familiale devient l’alliée des tribus. Les mordus de saveurs, pour leur part, sont conquis par les offres gastronomiques : arrivée de chefs réputés, restaurants toujours plus soignés, expériences culinaires uniques à bord.
Et puis, il y a ceux portés par l’appétit de découverte ou d’aventure. Ce public mise tout sur l’exception : expéditions polaires, traversées de fjords, itinéraires qui cassent la routine. Les compagnies jouent alors la carte de la flexibilité : parcours taillés sur mesure, activités à la demande, maximum de modularité. Sur un même géant des mers, groupes d’amis, familles, voyageurs solo ou couples se croisent, chacun vivant la croisière à son rythme. Résultat : une expérience modelée par l’écoute, les retours et les désirs de chaque voyageur.
Partir en croisière : une expérience à envisager sous un nouveau jour
La croisière moderne ne ressemble plus à celle d’hier. Les navires de croisière dernière génération, comme l’Harmony of the Seas ou l’Icon of the Seas, jouent sur un tout autre registre. Parc aquatique géant, jardins suspendus, restaurants étoilés, salles de spectacle où la technique tutoie l’innovation… Désormais, ce n’est pas l’itinéraire qui fait le voyage, mais à bien des égards le bateau lui-même : véritable destination flottante, inventive et plurielle.
On dit parfois que le secteur doit tourner la page du tourisme de masse. Face à la pollution des ports et aux critiques légitimes, les compagnies accélèrent leur mue : le MSC World Europa carbure au GNL, expérimente les biocarburants. L’électrification à quai gagne du terrain dans les ports européens, même si le mouvement reste perfectible. Sous la houlette de la CLIA, la filière multiplie les chantiers pour concilier croisière et responsabilité collective.
Concrètement, trois axes forts se dessinent :
- Des cabines toujours plus variées : suites familiales, panoramiques, espaces privatifs…
- Des itinéraires repensés, qui abandonnent les ports surchargés au profit d’escales inédites, quitte à réserver la surprise d’une nuit sous les aurores boréales.
- Des avancées tangibles sur la propulsion ou le traitement des déchets, histoire de rompre avec une tradition du « jetable ».
À bord, chaque saison fait apparaître son lot d’innovations. Le passager ne se contente plus d’un confort standard : il exige authenticité, conscience écologique, et expériences qui laissent une empreinte durable. Les compagnies le savent, c’est avec cette exigence collective que le secteur trace sa nouvelle route.
Dans la réalité comme sur les réseaux, la croisière réinvente sa promesse à chaque départ, portée par la pluralité de ses voyageurs et le souffle d’une époque qui réclame audace et renouvellement.